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Le français

31 octobre 2008

Cécilia GabizonLe Figaro 29/10/2008 | Mise à jour

Cécilia Gabizon
Le Figaro 29/10/2008 | Mise à jour : 20:12

INFO FIGARO
Voulu par Brice Hortefeux, un nouveau décret impose cette condition dès le pays d'origine pour l'obtention d'un visa.

Désormais, les candidats au regroupement familial devront apprendre le français dès le pays d'origine. Le Figaro a pu se procurer le décret qui devrait paraître au Journal officiel en fin de semaine. Parce que «la langue est le meilleur vecteur d'intégration», Brice Hortefeux a souhaité, qu'avant même d'arriver en France, les migrants disposent de rudiments. Pour faciliter le contact, l'entrée dans la vie active, plutôt que le repli sur leur communauté, explique-t-on au ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement.

Toute demande de visa d'immigration familiale donnera lieu à un examen culturel et linguistique, sur place. Des questions simples comme «en France, une femme peut-elle travailler sans l'autorisation de son mari ?» seront posées. Ceux qui maîtrisent les bases seront dispensés de cours. Tout comme les plus âgés (plus de 65 ans) et les plus jeunes ( 16 ans). Ou encore les personnes ayant étudié dans une école francophone ou celles ayant réalisé des études supérieures en France d'un an. Les autres devront, en fonction de leur niveau, suivre jusqu'à deux mois de cours.

Les consulats impliqués

Cette formation sera obligatoire. Pour autant, elle ne fermera pas les portes de l'immigration. L'important ne sera pas le niveau atteint mais l'assiduité au cours. Un absentéisme manifeste pourrait retarder l'obtention du visa. Autrement, les simples cancres ne seront pas sanctionnés et pourront reprendre d'autres cours de français une fois en métropole.

Ce dispositif d'apprentissage précoce du français, dès la terre d'origine, entrera en vigueur à partir du 1er décembre. Il sera conduit par les antennes locales de l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (Anaem), peu nombreuses à ce jour. On en trouve au Sénégal, au Mali, au Maroc, en Tunisie… Autrement, l'Anaem passera des conventions avec des organismes. Les consulats seront également impliqués. La filière devrait s'organiser progressivement, sous la houlette de l'agence, qui deviendra, d'ici peu, l' Office français de l'immigration et de l'intégration . Mais la logistique reste complexe. Et les moyens restreints. Ces cours n'existeront ni dans les pays en guerre ni en cas de catastrophe naturelle…

Certains candidats issus des campagnes peineront à suivre cette formation, fait remarquer Gaye Petek, de l'association Elélé, qui s'occupe des Turcs en France. «Pourquoi se lancer dans une formation impossible alors que tous les nouveaux arrivants apprennent maintenant le français une fois en France, dans le cadre du contrat d'intégration ?», regrette-t-elle. «C'est juste une façon de rendre l'immigration plus difficile.» Sans l'empêcher puisque le regroupement familial est garanti par le droit européen. Dans le cadre de la présidence de l'Union européenne, Brice Hortefeux organise d'ailleurs une conférence ministérielle européenne dans quelques jours à Vichy pour réfléchir aux bonnes pratiques en matière d'intégration des primoarrivants.

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